A rrière-petite fille de Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin (surnommée la Veuve Clicquot), et fille du Comte de Mortemart, Anne de Rochechouart devient duchesse d'Uzès en épousant à vingt ans le duc de Crussol d'Uzès. Ensemble, ils ont quatre enfants.
Veuve à 31 ans, cette femme d’action savait aussi recevoir avec faste dans les nombreuses propriétés où elle aimait séjourner avec sa famille.
Elle participe à la vie politique et soutient le général Boulanger.
Elle finance les activités politiques du général Boulanger, espérant qu’il aidera Philippe d’Orléans à rétablir la monarchie, et entretient aussi une amitié avec Louise Michel, à son retour de déportation.
Le 4 mai 1897, elle échappe au terrible incendie du Bazar de la Charité. Elle organise le 15 juillet 1903 dans les jardins du Trocadéro une « journée de l’Élégance et de la Dentelle » pour venir en aide aux marins bretons, et fait la une du magazine Fémina. Elle devient la première femme à obtenir le permis de conduire. Elle est aussi la première femme verbalisée pour excès de vitesse, un mois et demi plus tard dans le bois de Boulogne : elle a en effet pulvérisé la limite autorisée à 12 km/h en roulant à 15 km/h !! Passionnée de progrès, militante de l’émancipation féminine, c’est tout naturellement qu’elle préside l’Automobile Club féminin jusqu'à sa mort.
Excellente cavalière, elle réside très souvent au château de Bonnelles, propriété de la Veuve Clicquot, où elle organise des chasses à courre auxquelles participe le Tout-Paris.
Durant la Première Guerre mondiale, elle participe à la création du premier centre de soins mobile.
Avec le chirurgien des armées Maurice Marcille, également passionné d'automobile, elle met sur pied le permier centre de soins mobile, constitué de plusieurs camions transportant équipes et matériel médical, qui pouvait opérer jusqu'à 60 blessés par jour.
Elle s'est également initiée à la sculpture en prenant le nom d'artiste de Manuela, qu'elle donna également à son yacht à vapeur. Elle préside de nombreuses oeuvres dont l’œuvre dite des bons-enfants qui protège les veuves et orphelins de la guerre de 14-18, ce qui lui permet de devenir chevalier puis officier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. Elle disparait le 3 février 1933 à l’âge de 85 ans.