1868-1968

Alexandra DAVID-NEEL

Orientaliste, tibétologue, chanteur d'opéra et féministe...
En 1924, Alexandra David-Néel est la première femme à entrer à Lhassa, capitale du Tibet, cité alors interdite aux étrangers.

Source : Wikipédia Histoires

A lexandra est la fille unique de Louis David, originaire de Tours, franc-maçon et instituteur. Expatriés en Belgique, les David s'installent dans la banlieue de Bruxelles où la jeune fille reçoit une éducation rigoureuse en pensionnat. Elle côtoie pendant son enfance et son adolescence, Élisée Reclus, géographe anarchiste belge ami de son mère, qui l’initie aux idées anarchistes et féministes de l’époque.  

    Chanteuse d'opéra !

  • Elle suit divers enseignements et perfectionne son anglais à Londres. Cependant, poussée par son père, elle entre au Conservatoire royal de Bruxelles pour apprendre le chant et le piano. Entre 1895 et 1897, elle est première chanteuse à l’Opéra d’Hanoï, puis chante à Athènes et à Tunis où elle rencontre Philippe Néel, cousin éloigné et ingénieur en chef des Chemins de fer tunisiens. Elle l'épouse en 1904 puis se tourne vers le journalisme où elle écrit pour des revues anglaises et françaises. Elle milite également pour le droit des femmes et donne des conférences sur le bouddhisme et l'hindouisme.

  • Le voyage de toute une vie

  • En 1911, elle décide d'entreprendre son troisième voyage en Inde. Elle promet à son mari de rentrer dans dix-huit mois... et ne reviendra en France que quatorze ans plus tard. Pendant cette séparation, les époux échangeront une abondante correspondance. En 1912, elle entame un périple dans une province de l'Himalaya (Sikkim) où elle rencontre Aphur Yongden, qui deviendra son fils adoptif et avec qui elle se retire dans une caverne à plus de 4 000 mètres d’altitude. Avec un guide et interprète, elle est reçue par le dalaï-lama qui lui donne des explications complémentaires sur le bouddhisme. Elle reçoit d’autres enseignements de la part de supérieurs de monastères (gomchen), dont l’un lui donnera le nom religieux de Yshé Tömé (« Lampe de Sagesse »). Elle continue de s’exercer à la rude pratique des yogis tibétains et de mener une vie d’ascète. Ignorant les interdictions des missionnaires, elle part pour le Tibet accompagnée de Yongden. Très bien accueillie, elle y visite temples et monastères, rencontre des religieux et consulte des écrits bouddhistes. Mais son séjour déplait aux autorités coloniales britanniques qui l’expulsent à son retour au Sikkim. Alexandra et Yongden se rendent alors en Inde, au Japon, en Corée puis en Chine. De là, accompagnés d’un lama tibétain, ils traversent la Chine d’est en ouest pendant plusieurs années avant de s’arrêter trois ans au monastère de Kumbum. [Image : Alexandra David-Néel]

    Son séjour à Lhassa
  • Après plusieurs tentatives soldées d'expulsions et bien décidée à entrer dans Lhassa, c'est en 1924, que déguisés en mendiante et en moine, Alexandra et Yongden parviennent à entrer dans Lhassa, la ville interdite. Elle a 56 ans. Ils y séjournent deux mois et visitent les monastères environnants. Alexandra finit par être démasquée mais quitte les lieux avant que le gouverneur de la ville intervienne. L’année suivante, les deux voyageurs gagnent la France et Alexandra découvre la notoriété que son aventure lui a valu. Elle fait la une des journaux et son récit est publié dans un livre.
    [Image : Alexandra David-Néel et son fils adoptif Yongden]
  • Agée de 69 ans, elle décide de repartir pour la Chine.
  • Installée à Digne-les-Bains, Alexandra écrit plusieurs livres de voyages puis en 1937, elle décide de repartir pour la Chine avec son fils, pour étudier l'ancien taoïsme. Ils y arrivent en pleine guerre sino-japonaise et découvrent ses conséquences, avec la famine et les épidémies, et fuient les combats. En 1941, Alexandra apprend la mort de son mari, évènement qui la touche profondément. En 1946, elle arrive en Inde avant de rentrer en France à 78 ans pour se remettre à écrire. En 1955, un nouveau coup dur la frappe à travers le décès de Yongden.
    Alexandra David-Néel meurt le 8 septembre 1969 à Digne-les-Bains, à l’âge de cent ans, en laissant derrière elle une œuvre volumineuse et une correspondance importante. Ses cendres et celles de son fils adoptif sont dispersées dans le Gange. Sa maison, agrandie, a été transformée en musée.